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visite, demanda qu’on la fît entrer dans le petit salon.

M. et madame Ashford avaient été fort surpris en apprenant l’arrivée de lady Morville, et madame Ashford voulut tout de suite aller lui rendre visite et savoir si elle ne pourrait lui être utile, tout en s’informant de l’état de M. Morville, dont Markham faisait un grand mystère. Elle n’était pas allée au château depuis l’année précédente, le jour où Markham lui avait fait admirer ses préparatifs pour la réception des jeunes époux. À son retour elle dit à M. Ashford que M. Morville avait l’air fort malade, mais qu’on espérait qu’il se remettrait avec du repos et des soins. Pour lady Morville, c’était une jeune femme douce et timide et qui avait l’air fort délicat. À juger sur l’apparence, madame Ashford aurait cru qu’elle n’avait pas de caractère ; elle aurait été surprise que M. Walter Morville l’eût tant aimée, si sa faiblesse même n’eût été un charme de plus.

— Elle ne vous plaît donc pas ? dit M. Ashford.

— Au contraire, je pourrais m’attacher beaucoup à elle ; elle m’a fait voir son enfant, une charmante petite créature. Et, quand nous avons été seules, elle m’a demandé de lui envoyer son filleul et m’a remerciée d’être venue ; mais ses pleurs l’ont empêchée d’en dire davantage.

Décidément, personne ne comprenait Amable, et ne devinait ce qu’elle cachait sous cet extérieur doux et timide.