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— N’est-ce pas, Laura ? Et il est si affligé de nous voir tous fâchés contre lui. Il dit qu’il lui semble avoir pris sa place, et il vous sait gré de lui demeurer fidèle. Croyez-vous qu’il viendra ?

— J’en suis sûre !

— Tant mieux, cela ferait grand plaisir à Walter. Oh ! si Philippe voulait lui rendre justice ! Nous n’aurions plus rien à désirer.

— Il la lui rendra, il est trop généreux pour ne pas sentir la générosité de Walter, et, quand tout ceci sera oublié, il sera son meilleur ami.

— Oui ! qu’il cesse seulement de dire que son opinion est toujours la même, et je pourrai avoir pour lui les sentiments que Walter voudrait que j’eusse. Bonne nuit. Laura, ne pleurez plus ! Ah ! il faut que je vous dise encore une chose : Walter a fait promettre à Charles de ne pas laisser papa écrire trop durement. Encore une fois, bonne nuit !

Pauvre Laura ! sa reconnaissance envers Walter n’était pas un de ses moindres sujets de peine. Elle aurait bien voulu connaître le contenu de la lettre de son père, mais la seule phrase qui transpira fut que M. Edmonstone n’avait jamais cru qu’il fût nécessaire de demander le consentement d’un neveu, quand on voulait marier sa fille. Laura se flatta que Philippe connaissait assez son père et Charles, pour ne pas faire trop d’attention à ces expressions offensantes ; elle se réjouissait à l’idée de le revoir au mariage. Une autre espérance vint encore relever son courage abattu. Charles lui dit un jour :