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devrions vous demander pardon d’arriver ainsi chez vous sans cérémonie.

— Si quelqu’un est chez soi ici… dit Philippe ; puis, s’interrompant, il mit sa main devant ses yeux pour les garantir de la lumière. Je ne sais comment vous recevoir assez bien. Quand êtes-vous partis ?

— Hier, dans l’après-midi, dit Charles. Nous avons couché à Londres et continué notre route aujourd’hui.

— Avez-vous dîné ? demanda Philippe avec inquiétude, ne sachant s’il y aurait quelque chose de prêt dans la maison.

— Oui, à K., merci.

— Que puis-je vous offrir ? Je vais sonner.

— Merci, ne vous inquiétez de rien, madame Drew aura soin de nous. Comme vous souffrez ! dit Amable en le voyant s’asseoir sur le sofa, le coude sur son genou et pressant son front avec sa main. Couchez-vous et demeurez tranquille sans vous occuper de nous. Je vais ôter mon chapeau et voir ce qu’on a fait de mon enfant, puis je redescendrai. Demeurez couché en attendant. Charles, ne souffrez pas qu’il se lève.

Ils la croyaient sortie, mais elle revint au bout d’un instant avec les oreillers qui étaient sur le canapé de la bibliothèque ; elle les plaça sous la tête de Philippe, pour qu’il fût plus à son aise ; et lui, saisi d’un nouvel accès, il n’avait ni la volonté, ni le pouvoir de résister. Elle sonna, demanda madame Drew, puis elle sortit.