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tiques ; il serait charmé qu’un des amis de M. Morville pût venir auprès de lui.

— C’est fort inquiétant, dit le frère.

— C’est ce que je craignais, répondit la sœur. Il pourrait bien reprendre une fièvre cérébrale. Pauvre Laura ! Que faire ?

Charles garda le silence, et Amy poursuivit.

— Il aurait besoin de quelqu’un pour le distraire. Je suis sûre qu’il se nourrit des tristes souvenirs que Redclyffe lui rappelle. Si Laura et maman étaient ici, elles iraient auprès de lui, et cela pourrait le sauver ! Quel malheur ce serait s’il retombait malade, faible comme il l’est ! Que je voudrais qu’il fût ici !

— Sans doute il ne pourrait venir, dit Charles, puisqu’il ne peut aller en Irlande.

— Walter avait bien raison de dire qu’il serait plus malheureux que moi ! Que je voudrais pouvoir faire quelque chose pour lui ! être à Redclyffe !

— Ce serait votre désir ?

— Oui, si j’avais seulement papa ou maman pour m’accompagner.

— Ne pourrais-je les remplacer ?

— Charles !

— Si vous croyez cela de quelque utilité, et si vous consentez à me traîner après vous, je ne vois pas ce qui devrait m’arrêter.

— Charles, que vous êtes bon ! La pauvre Laura serait si reconnaissante !… Cela le sauverait peut-être !

— Mais, ma chère sœur… pourriez-vous supporter la vue de Redclyffe ?