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— Voyons si Markham en parle, dit Amable en ouvrant la lettre.

C’était, comme elle s’y attendait, une lettre d’affaires ; mais, regardant vers la fin, elle s’écria :

— Écoutez, Charles !


« M. Morville est ici depuis quelques semaines, et sa santé me semble fort mauvaise. Il a été continuellement retenu à la maison par de violents maux de tête, qui l’empêchent de s’occuper d’affaires ; mais il ne veut pas voir de médecin. Je vais le voir tous les jours, quoique ma présence ne semble pas lui être fort agréable, vu son état. Je crois pourtant qu’il ne faut pas l’abandonner entièrement aux domestiques. »


— Pauvre Philippe ! Il n’a pu supporter le séjour de Redclyffe !

— Il aura fait des excès de travail.

— N’avoir pas même écrit à Laura ! Il faut qu’il soit bien mal. Je vais écrire à Markham, et lui demander des détails.

Elle reçut une réponse le troisième jour. Les nouvelles étaient encore plus mauvaises. « M. Morville, disait Markham, souffre beaucoup ; il demeure tout le jour couché sur le sofa, sans pouvoir parler ; mais il continue à refuser de voir un médecin. »

Il n’avait reçu ni lord Thorndale ni M. Ashford, et n’aurait pas consenti à voir Markham, si celui-ci ne lui avait pas fait une sorte de violence, ne voulant pas l’abandonner entièrement aux soins des domes-