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écrivait à son frère des descriptions très amusantes de l’Irlande et des Irlandais. Charles était fort surpris que Charlotte pût écrire si agréablement, et faisait rire de bon cœur Mary Ross en lui lisant les lettres de sa petite sœur.

Charles et Amy allaient souvent à Broadstone, pour chercher eux-mêmes leurs lettres à la poste.

— En voici une de Charlotte, dit un jour Charles. De qui est la vôtre, Amy ?

— De Markham. C’est sans doute une lettre d’affaires. Que vous écrit Charlotte ?

— Elle est en train de dire des impertinences, dit Charles, pouvant à peine se tenir de rire en lisant tout haut :


« Notre dernier événement a été une visite du fidèle Achate, qui, à ce qu’il paraît, ne peut errer plus longtemps sur la Méditerranée sans le pieux Enée. Il a donc quitté l’armée, et obtenu une place dans la diplomatie, en Allemagne. Lord Kilcoran l’a invité à venir ici, et, Mabel et moi, nous sommes persuadées qu’il est attiré par quelqu’un. Il a sans doute choisi cette époque pour avoir son modèle devant les yeux, et copier sa manière de faire la cour. Du reste, nous ne savons pas quand Philippe viendra ; il n’a écrit à personne, pas même à Laura, qui commence à s’inquiéter. Dans sa dernière lettre, il disait que le parlement était prorogé, et qu’il allait partir pour Redclyffe. Mais il y a trois semaines de cela. Avez-vous entendu parler de lui ? »