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— Je lui ai dit que je ne voulais pas vous prendre par surprise. Voulez-vous un peu de temps pour réfléchir ? Je vais, si vous le désirez, vous laisser seule pour y penser.

— Dites-moi seulement ce que vous désirez, répondit-elle sans quitter son bras. Arrangez cela avec maman. Il m’en coûtera autant à un moment qu’à un autre de me séparer d’elle, de Charles et de toute la famille.

Ses larmes coulèrent à ces mots.

— Amy ! comment puis-je vous demander de quitter votre famille pour ma triste demeure ?

— Mais vous y serez avec moi, répondit-elle doucement.

— Écoutez ! n’est-ce pas un rossignol ?

— Oui ; c’est le premier de la saison. Quelle douce voix !… Là-bas, le voyez-vous ? Regardez sur ce noisetier ; vous pouvez voir les mouvements de son gosier.

Ils firent silence un moment pour écouter le chant de l’oiseau, et soudain l’horloge sonna. Walter consulta sa montre.

— Onze heures, Amy ! Il faut que je coure à mes livres, ou je vous ferai honte par mon ignorance.

Après les premiers jours, Walter s’était remis à étudier régulièrement, car il ne voulait pas quitter l’université en mauvais écolier. Il n’espérait pas faire une figure très brillante aux derniers examens ; il avait toujours été trop arriéré pour cela ; mais il ne voulait pourtant pas qu’Amable épousât un ignorant. Elle, qui était très raisonnable, alla donc rejoindre sa