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de connaître la vérité, je l’aurais découverte. Si j’avais été à Saint-Mildred pour l’interroger amicalement… voir et entendre Wellwood… mais il est trop tard… et je deviendrais fou si je m’arrêtais trop souvent à ces deux dernières années.

— Rappelez-vous, lui dit encore Laura, que ce cher Walter lui-même reconnaissait votre bonne intention. Ah ! la manière dont il vous défendait était ma seule consolation.

— C’est là l’aiguillon le plus aigu, et cependant le baume le plus adoucissant, dit Philippe. Voyez, Laura, et il lui montra la première page de sa petite Bible.

— Cher Walter ! murmura-t-elle en laissant couler ses larmes. Il fut si amical pour moi le jour de son mariage, où j’étais si malheureuse !

— Amy vous a-t-elle répété les dernières paroles qu’il m’adressa ?

— Non, dit Laura.

— Dieu vous bénisse, ainsi que ma sœur ! répéta-t-il, si bas qu’elle put à peine l’entendre.

— Amy aura voulu que vous me le disiez vous-même. Chère sœur !… Philippe, comment pouvons-nous parler d’elle ?

— Comme d’un ange de pardon, répondit-il.

— Si vous saviez ce qu’elle a été pour moi tout l’hiver ! dit Laura. En entrant dans sa chambre, je me trouvais toujours fortifiée et consolée.

— Quand elle m’a quittée à Recoara, il m’a semblé que mon ange gardien s’éloignait.