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— Tout est arrangé, Mary, et je plains beaucoup Philippe.

Heureusement Mary comprit le sens de cette phrase ; au besoin, la figure altérée du capitaine l’y aurait aidée.

— Je ne vis jamais une personne aussi changée, dit-elle à Charles, qui entra un moment chez M. Ross avant le service.

— Et cependant il est bien mieux aujourd’hui qu’hier. Il a repris un peu ses manières posées, et il semble au moins l’ombre de lui-même, quoiqu’il ait perdu toute la bonne opinion qu’il avait de sa chère personne, et qu’il soit très reconnaissant des attentions que nous lui témoignons.

— Il est bien pâle et bien maigre. Le croyez-vous guéri ?

— Il en est bien loin ! Cependant il est passablement aujourd’hui, et souffre moins de son éternel mal de tête. J’espère qu’il s’en délivrera sans retrouver, avec la santé, son ancien caractère. Ce n’est qu’à cette condition que je pourrai lui pardonner d’être parrain à ma place. — À propos, on baptisera aussi aujourd’hui le filleul d’Amy.

— Quel filleul ?

— Ne savez-vous pas que M. et madame Ashford lui ont fait demander la permission de donner à leur petit garçon ce nom que nous n’entendrons plus, et qu’Amy leur a offert d’être sa marraine ? Pauvre Markham ! Comment pourra-t-il le supporter ? Il est comme fou de douleur, et m’a écrit qu’il aurait voulu