— Quoi ! votre tête ?
— Un peu cela… mais il y a une autre chose que je vous supplierai de régler, ou je serais incapable de m’occuper de rien.
— Oui… oui… je sais… dit M. Edmonstone en s’agitant sur sa chaise.
— Je sais que je vous ai profondément offensé.
M. Edmonstone ne pouvait souffrir les excuses.
— Bien, bien ! je sais tout cela. Ce qui est fait est fait ; n’en parlons plus. Les jeunes gens ne font que des folies. J’ai été moi-même jeune et amoureux.
Le capitaine Morville aurait-il jamais cru qu’il ferait un jour une folie, et que M. Edmonstone la lui pardonnerait, parce que lui aussi il avait été jeune ?
— Puis-je croire que j’ai votre pardon et votre permission ?…
— Oui, oui, oui ; j’espèce que cela égayera un peu la pauvre Laura. Il y a déjà quatre ans que vous vous aimez ? C’est de la constance, et il est temps qu’elle soit récompensée. Nous nous doutions peu de ce que vous faisiez ; deux jeunes gens si sages et si prudents ! Ainsi, vous ne voulez pas les papiers ce soir ? En effet, vous n’avez pas l’air d’être en état de les voir. Peut-être la société de Laura vous conviendra-t-elle mieux, hé, Philippe ?
La vue de deux amoureux était une chose si agréable à M. Edmonstone, qu’il oubliait tout à fait les torts de Philippe et de Laura. Cependant ils ne se conduisirent pas exactement comme il l’avait prévu :