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Philippe, une des raisons pour lesquelles je suis descendue, c’était pour vous dire que papa n’abordera pas ce sujet premier. Vous savez… cela le gênerait, et il sera bien aise que vous commenciez.

Il ne répondit pas, et Amable reprit, après un moment de silence.

— Laura est sortie avec Charlotte. Elles font toujours de longues promenades ensemble.

— Est-elle assez forte pour cela ? Ne se fatigue-t-elle pas trop aux études que je lui ai conseillées ?…

— Elle est très bien, et il est bon pour elle de s’occuper. Quel bonheur que nous n’ayons pas appris votre maladie à Corfou, avant que vous fussiez mieux ! Éveline nous en parla dans une lettre et nous fûmes très alarmés. Je suis bien heureuse que vous soyez de retour ! Mais j’entends la voiture, c’est maman et Charles qui reviennent de Broadstone, où ils pensaient que vous arriveriez par le dernier train.

Philippe se leva, se rassit, puis se releva encore et s’appuya contre la cheminée. Il ne savait comment aborder sa tante, dont il avait mérité le déplaisir, et Charles qui, en se séparant de lui, l’avait accusé avec tant de justice ; Charles qui l’avait pénétré et traité avec mépris.

Un instant après, Charles entra appuyé sur le bras de sa mère, tous deux tendirent la main à Philippe, et parurent fort surpris de trouver Amable au salon. Madame Edmonstone demanda à Philippe des nouvelles de sa santé, aussi cordialement qu’elle le put, puis elle sortit avec sa fille, et depuis ce jour on ne