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laissé ma lettre ouverte, dans l’espérance que papa vous enverrait un billet, mais, à l’entendre, il suffit que je vous dise « qu’il est tout prêt à pardonner et à oublier, et qu’on parlera de cela quand vous viendrez.

« Votre cousine affectionnée
« Amable Morville. »


C’était heureux pour Philippe qu’il n’eût pas reçu cette lettre devant sa sœur, car il fut obligé de se promener un moment, avant de se sentir en état de paraître pour déjeuner. Il trouva sa sœur seule, occupée à séparer ses lettres en différents paquets, selon qu’elles étaient plus ou moins importantes.

— Bonjour, Philippe. Le docteur Henley a été obligé d’aller à Bramshaw ce matin, et il a déjeûné de bonne heure. Êtes-vous déjà sorti ?

— Oui, le temps est beau, ou du moins il le sera, car le brouillard se dissipe.

Marguerite vit bien qu’il était agité, mais non pas affligé ; elle se mit à faire le thé, espérant que sa promenade lui aurait donné de l’appétit. Mais il n’y paraissait guère, tant il s’arrêtait entre chaque bouchée.

— Je vous quitterai vendredi, dit-il enfin brusquement.

— Vous allez à Redclyffe ?

— Non, à Hollywell. Lady Morville me demande d’être le parrain de sa fille. J’irai donc à Londres vendredi, et à Hollywell le jour suivant.