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sa chambre. Pendant un moment il ne put se décider à l’ouvrir, craignant que son malheur ne fût encore augmenté. Il lut enfin, et put à peine croire ses yeux à ces paroles réjouissantes :

Hollywell, le 6 mars,

« Mon cher Philippe, je crois que mon père vous a écrit hier fort à la hâte, et je suis sûr que vous désirez des nouvelles plus détaillées. Quand elles sont bonnes, c’est un plaisir de les donner. Tout continue d’aller à merveille, et je viens de voir Amy qui, à ce que l’on me dit, est aussi bien que possible. Elle me charge de vous le dire, en vous assurant qu’elle est charmée d’avoir une fille ; mais peut-être vaut-il mieux vous répéter ses propres paroles : « Dites-lui combien je suis heureuse, Charles. Demandez-lui de ne pas s’affliger que ce soit une fille, car c’est justement ce que j’aurais désiré, si j’avais formé un souhait ! » Vous savez qu’Amy est la sincérité même et que, par conséquent, il faut la croire ; j’ajoute mon témoignage pour dire qu’elle est très paisible, et qu’elle sera bien aise d’éviter les soins que lui aurait donnés Redclyffe. Mon père a prié Markham de vous écrire pour affaires. J’espèce que l’air de la mer vous fera du bien. Toute la famille est en bonne santé ; mais je suis souvent seul à présent, car notre plus grand intérêt est dans la chambre d’Amy.

« Votre très affectionné
« C. M. Edmonstone. »