Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 2, 1855.djvu/238

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 232 —

Aussi ne put-il rendre à sa sœur son ancienne confiance, et elle était bien éloignée de comprendre pourquoi.

Il fut bientôt en état de se mettre aux heures de la maison, quoiqu’il continuât de n’être pas bien. Il souffrait de maux de tête et d’insomnies ; il avait la fièvre tous les soirs et ne pouvait s’occuper à rien sans fatigue. Madame Henley, supposant que la société le distrairait, invita quelquefois des amis ; mais Philippe n’était jamais en état de rester longtemps dans le salon, quand il y avait du monde. Il traînait de son mieux les heures en feuilletant quelque livre insignifiant, allait se promener à pas lents, et revenait transi pour se coucher sur le canapé, les yeux fermés et sans prendre part à la conversation. Il ne pouvait rappeler ni son énergie ni sa force de volonté ; c’est ainsi qu’il passa encore une quinzaine de jours, sans cesse rongé par le regret et le repentir.

Souvent aussi il considérait les murs de l’hôpital de mademoiselle Wellwood, qui s’élevait lentement, et, la seule fois qu’il prit part à la conversation à son ancienne manière, ce fut pour imposer silence à quelques médisants et pour approuver la conduite de cette femme charitable.