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m’écrivez. Laura me fait tous les soirs une lecture, depuis le dîner à l’heure du thé. Je suis beaucoup mieux que je n’étais dans l’hiver, et je jouis de l’air printanier qui vient me caresser par la fenêtre, et me ferait croire que la saison est beaucoup plus avancée.

« Adieu, mon cher cousin. Que Dieu vous bénisse et vous fortifie ! Rappelez-vous qu’après tout, c’était la volonté de Dieu, et non pas votre faute, et qu’ainsi, comme il l’a dit lui-même, « tout est pour le mieux. »

« Votre cousine affectionnée
« Amable Morville. »

Toute simple et presque enfantine qu’était cette lettre, contenant une suite de faits sans commentaires, elle fit un grand bien à Philippe, car elle exprimait la résignation, et le désir que son adieu, peut-être le dernier, apportât à son cousin l’assurance de son complet pardon.

Tout ce qui venait d’Amable consolait Philippe, et il fut si sensiblement mieux après la lecture de cette lettre, que madame Henley s’écria, la première fois qu’elle se trouva seule avec le docteur :

— Je comprends tout ! Pauvre garçon ; il y a longtemps que je soupçonnais qu’il avait une inclination, et je vois à présent que c’était pour Amable Edmonstone.

— Pour lady Morville ?

— Oui ; vous savez qu’il était sans cesse à Hollywell et que ma tante l’aimait beaucoup. Je ne crois