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Mais, le troisième jour, elle crut en deviner la raison. Comme elle déjeunait avec le docteur, on apporta les lettres. Il y en avait une pour Philippe, avec un large bord noir, et qui était évidemment d’Amable. Madame Henley la porta dans la chambre de son frère. Il tendit la main avec empressement ; mais, ne voulant pas ouvrir cette lettre précieuse devant sa sœur, il attendit qu’elle eût quitté la chambre. Dès qu’elle fut sortie, il brisa le cachet et lut :

Hollywell, le 20 février.
« Mon cher Philippe,

« Je vous remercie beaucoup de m’avoir écrit. J’ai eu un grand plaisir à voir de votre écriture et à savoir que vous êtes arrivé heureusement dans notre pays. Nous avons été fort inquiets de vous, quoique nous n’ayons appris votre maladie que lorsque vous étiez déjà mieux. Je suis fort aise que vous soyez à Saint-Mildred, car Marguerite vous soignera bien, et l’air de Stylehurst sera bon pour vous. Nous sommes tous bien à la maison. Charles devient toujours plus actif, et a meilleure mine que jamais. Je voudrais pouvoir vous exprimer combien l’hiver que je viens de passer a été doux et paisible ; j’ai été comblée de bénédictions. M. Ross vient me voir tous les dimanches, et souvent dans la semaine. Il est rempli de bontés pour moi. Vous serez bien aise de savoir que M. Shene m’a envoyé le portrait, qui me fait tous les jours plus de plaisir. Ne vous inquiétez donc pas trop à mon sujet, quoique je sois très reconnaissante de tout ce que vous