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— Ma sœur ! dit-il brusquement.

— Ne me l’avez-vous pas décrite ainsi vous-même ?

— J’étais un imbécile, ou quelque chose de pire, répondit-il d’un ton de souffrance. Elle a été admirable.

— Calme ? énergique ? demanda madame Henley, pour qui ces qualités étaient les premières de toutes. Et, comme son frère se taisait, parce qu’il lui répugnait de parler d’Amable à quelqu’un si peu fait pour la comprendre, elle continua : Sans doute elle a fait de son mieux, mais elle devait manquer d’expérience. C’est bien une idée de jeune homme, chez son mari, que de l’avoir nommée exécutrice ! Je suis surprise qu’il ait seulement fait un testament valide ; mais sans doute il vous avait consulté !

— Pas le moins du monde.

— L’avez-vous vu ?

— Mon oncle me l’a montré.

— Ainsi vous pourrez me dire tout ce que je désire savoir, car personne ne m’en a parlé. Sans doute mon oncle sera tuteur ?

— Non ; ce sera lady Morville.

— Vous badinez ! C’est au moins assez romanesque ! Cette pauvre petite femme diriger cette grande propriété ! Lui a-t-il laissé toute sa fortune ? dit madame Henley, continuant à questionner son frère, quoique celui se montrât peu disposé à répondre. A-t-il fait quelques legs ? J’ai entendu parler de celui de mademoiselle Wellwood.

— Il en a fait un à la fille de Dixon, et un à moi.