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puis je ne savais pas si vous aviez assez de confiance en moi.

— De la confiance ! Je vous dis que si j’avais douze filles je vous les confierais toutes.

Walter sourit et Charles éclata de rire ; mais M. Edmonstone continua.

— J’ai la plus grande confiance en vous, et je vais écrire à Philippe qu’il a régné un peu trop longtemps par ici. Je lui annoncerai, dans tous les cas, que vous vous marierez incessamment, et qu’il pourra venir danser à la noce, pour voir le cas que je fais de ses avis. Votre mère et le colonel l’ont complétement gâté à force de flatteries. Je savais bien ce qui en résulterait ; vous vouliez tous faire de lui un prodige, et il est à présent si gonflé d’orgueil, qu’il oublie sa position.

— Ce n’est pas ma faute ! dit Charles.

— Mais je lui écrirai, je lui écrirai, et il verra à qui il a affaire !

— Ne croyez-vous pas, dit Walter en se disposant à sortir, qu’il vaudrait mieux attendre d’être un peu plus calme pour lui écrire ?

— Calme ! Vous voulez donc aussi m’impatienter, Walter ; vous ne valez guère mieux que Philippe. Je suis parfaitement calme ; mais je ne souffrirai pas que l’on me manque de respect. Je le traiterai comme il le mérite.

Quelqu’un vint l’appeler, et Walter demeura seul avec Charles. Il avait l’air affligé.

— Ne craignez rien, dit Charles. Je veillerai à ce