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— Aviez-vous ces maux de tête avant votre seconde maladie ?

— Je ne m’en souviens pas distinctement.

— Ah ! je ne comprends pas comment M. et madame Edmonstone ont pu vous abandonner ainsi ! Je les accuserai toujours de votre rechute.

— Cela n’a rien fait, et il leur était impossible de demeurer plus longtemps.

— À cause d’Amable ? Ce n’est pas elle que je blâme, pauvre enfant ! Elle était sans doute incapable de réfléchir, mais ma tante n’a jamais qu’une idée à la fois. Charles a été longtemps son idole ; sans doute c’est à présent le tour d’Amable.

— Si quelque chose pouvait me faire du mal, c’était de sentir que je les retenais à un pareil moment.

— Ah ! je vous ai beaucoup plaint. Vous devez avoir beaucoup souffert pour la pauvre Amy. C’était très aimable à elle de m’écrire si souvent quand vous étiez malade. Comment s’est-elle tirée d’affaire, cette pauvre enfant ? Sans doute vous l’avez aidée de vos conseils ?

— Moi ? Je n’étais qu’un fardeau de plus pour elle.

— Étiez-vous toujours très malade ? dit Marguerite tendrement. Vous avez sans doute été fort négligé ?

— Je voudrais bien l’avoir été, murmura Philippe, trop bas pour être entendu. Puis il reprit à haute voix : Je n’aurais pu être mieux soigné. On aurait dit que j’étais le seul malade, et que l’on n’avait à penser qu’à moi.

— Il faut donc qu’Amable s’en soit bien tirée. On voit quelquefois ces caractères faibles…