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lit, et le docteur Henley déclara qu’il serait longtemps avant de se remettre du choc qu’il avait éprouvé, mais que sa santé finirait par se rétablir, s’il se reposait complétement.

Il n’était pas à craindre que Marguerite ne soignât pas bien son frère. Elle lui permit de garder sa chambre le jour suivant, et lui apporta tout ce dont il avait besoin, quoiqu’elle eût mieux aimé qu’il descendît pour se distraire. Mais il avait une lettre à écrire, qui lui prit un temps si considérable, que Marguerite se sentit curieuse de savoir à qui elle était destinée. Elle vit enfin, quand on porta cette lettre à la poste, qu’elle était adressée à lady Morville.

Le soir, après l’heure des visites, Philippe descendit au salon, et sa sœur eut le plaisir de l’établir dans un fauteuil au coin du feu, en attendant que le docteur rentrât pour dîner. L’appartement de madame Henley était très élégant, spacieux et richement meublé ; le feu, brillant au milieu de sa grille d’acier poli, l’éclairait elle-même, comme elle était assise vis-à-vis de la cheminée en toilette soignée, et occupée à couper les feuillets d’un livre neuf appartenant au club qu’elle présidait. Elle sentait qu’elle avait obtenu un des résultats pour lesquels elle s’était mariée : savoir, d’être en état de recevoir son frère chez elle, d’une manière agréable. Si seulement il pouvait se remettre !

— Voulez-vous un coussin sous votre tête, Philippe ? Va-t-elle mieux ?

— Elle va mieux depuis ce matin, merci.