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— Ne parlez pas ainsi, mon cher frère ! Vous savez bien que le docteur Henley et moi nous sommes toujours charmés de vous avoir. Êtes-vous bien fatigué ?

— Un peu ; mais quelles nouvelles avez-vous de Hollywell ?

— Il n’y a pas encore de nouvelles.

— Savez-vous comment elle est ? Quand avez-vous entendu parler d’elle ?

— Il y a une semaine à peu près qu’elle m’a écrit pour s’informer de vous.

— Vraiment ! Mais que dit-elle d’elle-même ?

— Rien de remarquable, pauvre jeune femme ! Je crois qu’elle ne quitte pas son canapé. Ma tante ne demande pas mieux que de faire des embarras.

— Pouvez-vous me montrer sa lettre ? dit Philippe, qui ne pouvait supporter d’entendre parler d’Amable de cette manière, et qui, pourtant, était fort désireux d’avoir de ses nouvelles.

— Je ne l’ai pas conservée, répondit madame Henley. Ma correspondance est si étendue, que je ne puis conserver les lettres insignifiantes.

La pâle figure de Philippe se couvrit soudain de rougeur. Sa sœur lui demanda s’il souffrait.

— Non, répondit-il brusquement, et Marguerite ne put comprendre ce qu’il avait, se doutant peu quelle profanation elle avait commise à ses yeux en parlant ainsi de la lettre d’Amable.

Elle était très affligée de le voir encore si malade. En arrivant à la maison il fut obligé de se mettre au