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et passif ; mais il demanda, un moment après, s’il y avait des lettres pour lui. Quoiqu’il eût déjà fait souvent cette question, on avait, jusque-là, évité de lui répondre ; mais cette fois il parlait d’une manière qui décida ses amis à les lui remettre toutes, excepté une, timbrée de Broadstone et entourée d’une large bordure noire, dont on craignit que le contenu ne pût l’agiter.

Cependant il examina les autres lettres avec indifférence et s’écria :

— Il n’y en a point d’Hollywell ! N’a-t-on pas entendu parler d’eux ? Thorndale, je veux savoir si de Courcy n’a pas de nouvelles de lady Morville.

— Il a entendu dire qu’elle est arrivée en Angleterre.

— Ma sœur me le dit… Il y a plus de deux mois de cela… Je ne puis croire qu’elle ne m’eût pas écrit, si elle s’était trouvée en état de le faire. Elle me l’avait promis… Puis, s’arrêtant, il reprit impérieusement : Thorndale ! n’y a-t-il pas d’autre lettre pour moi ? Je vois qu’il y en a une, je veux l’avoir !

Son ami ne put lui résister plus longtemps, et il n’eut pas à regretter de lui avoir cédé ; car, après avoir lu deux fois la lettre d’Amable, il soupira profondément et les larmes lui vinrent aux yeux ; mais il eut l’air plus calme et moins oppressé. Il ne pouvait pas encore écrire, et le colonel Deane se chargea d’annoncer son arrivée à madame Henley, et, pour lui, il résolut d’expliquer à Amable la cause de son silence, dès qu’il serait en Angleterre.

Madame Henley arriva en voiture à la station du