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Pendant que Laura lisait, Walter défendait Philippe contre les accusations exagérées de M. Edmonstone et de Charles. Enfin madame Edmonstone, perdant patience, lui dit :

— Mon cher Walter, si nous ne vous connaissions pas bien, nous croirions que ceci est affecté.

— Alors je me retire, dit-il en riant. Pouvez-vous venir avec moi ? ajouta-t-il en s’adressant à Amy.

— Attendez un moment, interrompit M. Edmonstone, car, une fois ensemble, on ne peut plus vous retrouver, et il faut que je vous parle avant d’écrire ma réponse. Je veux dire à M. Philippe que le jour est fixé, et que je me moque de sa désapprobation. Attendre jusqu’à vingt-cinq ans ! La bonne idée !

Walter regarda Amy qui baissait les yeux, et Charles, jouant avec Trim, riait sous cape, en voyant l’effet imprévu qu’avait produit la lettre de Philippe. Il était satisfait que sa puissance fût renversée, et ce n’était pas seulement à cause de sa sœur et de son ami.

M. Edmonstone était mécontent que Walter ne voulût pas fixer le jour sur-le-champ. Mais celui-ci répondit qu’il n’avait pas encore parlé de cela avec Amy, et qu’il ne voudrait pas la presser. Il n’avait pas même cru que M. Edmonstone désirât que le mariage eût lieu si tôt.

— Et quand donc auriez-vous désiré qu’il eût lieu ? s’écria M. Edmonstone. Vit-on jamais un amant si peu pressé ?

— J’étais trop heureux pour penser à l’avenir, et