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membres. Il parla aussi de toutes les belles qualités de Walter, et des craintes qu’il avait éprouvées à son sujet, aux dernières fêtes de Noël, en pensant que ce jeune homme était trop bon pour ce monde. Enfin il se permit quelques médisances sur le compte du capitaine Morville, ce qui fit du bien à Charles, et en même temps l’amusa, quand il vint à penser combien Markham se reprocherait ces paroles, quand il saurait que le capitaine était fiancé avec Laura.

Dans le courant de la journée suivante, Markham eut aussi une conférence avec lady Morville, dans le cabinet de toilette, et lui apporta deux ou trois précieux paquets, qu’il n’aurait pas voulu remettre en d’autres mains. Il pouvait à peine souffrir de la voir dans son costume de veuve, et ses manières envers elle variaient entre le respect dû à lady Morville de Redclyffe et son affection, presque paternelle, pour la femme de son jeune ami. Pour les pouvoirs légaux d’Amable, Markham les aurait considérés comme une folie, si un autre que Walter les lui avait confiés. Mais il lui trouva tant de bon sens, qu’il en fut surpris et vit venir avec plaisir le moment où elle régnerait à Redclyffe. C’est qu’Amable, au lieu de s’alarmer de tout ce qu’elle avait à faire, ne pensait qu’à une chose à la fois, se disant que Walter l’en avait chargée, et que c’était une preuve de sa confiance. Ainsi donc tout fut prêt pour le moment où elle serait majeure, c’est-à-dire dans le courant de janvier. Quand Markham la quitta, elle fut bien aise d’être seule pour ouvrir les paquets, qui lui rappelaient si vivement