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à Charlotte de chercher leur mère ; et, quand celle-ci entra, elle trouva Amy dans une véritable attaque de nerfs. Son faible corps avait été contraint trop longtemps d’obéir à la fermeté de son âme, et la nature reprenait ses droits. Les sanglots, que la fatigue semblait parfois arrêter, recommençaient plus violemment, chaque fois que le bruit d’une porte ou tout autre son éloigné se faisait entendre.

Ce fut vers la nuit seulement que madame Edmonstone fut un peu rassurée au sujet de son enfant, et qu’elle eut le bonheur de la voir s’endormir. Elle dormit profondément, pour la première fois depuis qu’elle était arrivée à Recoara. Mais ce sommeil même ne la remit pas. Elle tomba tout à fait malade, et le docteur Mayerne exigea qu’elle évitât toute espèce de fatigue et d’agitation. Elle était très obéissante, et demanda seulement qu’on lui permît de voir M. Ross, disant qu’elle savait que cela lui ferait du bien, et promettant de le laisser partir dès qu’elle se sentirait fatiguée. Ainsi, quoique madame Edmonstone fût très craintive, elle lui accorda sa demande.

M. Ross vint donc la voir ; il lui fit une lecture dans la Bible, qui rendit à la jeune femme toute sa sérénité.

— Merci ! lui dit-elle quand il eut fini. Parlez-moi un peu à présent.

C’était une demande embarrassante ; mais M. Ross comprit Amy ; il lui adressa des paroles consolantes d’espérance et de foi, et il lui parla des promesses de l’Évangile d’une manière qui lui fit beaucoup de bien,