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Il y eut une pause suivie d’un échange de questions et de réponses sur diverses petites circonstances du voyage. Puis, madame Edmonstone dit qu’Amy devrait monter dans sa chambre.

— Je n’ai pas vu Trim, dit Amy regardant Charlotte.

— Il est dans ma chambre, répondit-elle.

— J’aimerais à le voir.

Charlotte se hâta de sortir pour essuyer ses larmes.

Le pauvre Trim avait toujours attendu son maître depuis son départ, et, entendant le bruit d’une arrivée, il était impatient de sortir de sa prison. Il s’élança dès qu’elle lui fut ouverte, et grattait à la porte du salon avant que Charlotte fût là pour le faire entrer. Il se précipita dedans et vint poser sa tête sur les genoux d’Amable, en branlant la queue pour lui souhaiter la bienvenue ; il remarqua aussi M. et madame Edmonstone, mais un instant seulement, et il se mit à flairer tout autour de la chambre en cherchant quelque chose ; puis il revint vers la porte et regarda Charlotte pour qu’elle le laissât sortir. Elle le suivit, et, dès qu’elle fut dehors, elle se jeta à genoux ; alors, pressant son front contre sa tête noire et soyeuse, elle murmura : C’est inutile, il ne reviendra pas !

Tout à coup Trim la quitta encore, et s’approcha, en remuant la queue, du porte-manteau qu’elle reconnut aussi bien que lui. Charlotte put à peine retenir un grand éclat de pleurs, en pensant à la joie que c’était autrefois de le voir arriver !

Mais Trim s’était bientôt éloigné du porte-manteau,