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charbons ardents… Il s’arrêta, en portant de nouveau la main à son front.

— Ne dites plus cela, Philippe. Avez-vous mal à la tête ?

— Pas exactement, mais elle est si remplie de vous, Amy,… de lui… que j’ai connu trop tard… que je n’ai pas voulu comprendre… que j’ai persécuté !… Amy, si vous pouviez vous figurer mon angoisse, vous comprendriez celle du premier meurtrier, quand il dit : « Ma peine est plus forte que je ne puis la supporter. »

— Je ne comprends pas, dit Amy ; car lui, sa repentance le rendait heureux. Sans doute, plus vous souffrez à présent, plus vous serez consolé. Cette Bible, dit-elle, en prenant celle qui avait appartenu à Walter, sera une consolation pour vous, comme elle en a été une pour lui.

Elle prit une plume pour écrire sur ce volume le nom de Philippe au-dessous de celui de son ancien propriétaire.

— Et la date, Amy… Oui, dit-il, comme il la vit écrire : « De la part de W. M. » Mais, mettez aussi : « Et de celle de A. M. » Merci ! Encore une chose, ajouta-t-il très bas. Ce passage que vous m’avez cité quand vous vîntes me chercher… le cœur froissé et brisé.

Comme elle finissait d’écrire, madame Edmonstone entra.

— Amy, tout est prêt, il faut partir. Adieu, Philippe, ajouta-t-elle du ton d’une personne si pressée de partir,