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écrit dès qu’il l’a pu, car il se repentait beaucoup. Walter vous a aussi envoyé un long message à ce sujet.

Amable semblait prendre plus d’intérêt à cette affaire qu’à toute autre. Elle exigea que l’on parlât à Philippe le plus tôt possible, disant qu’il devait souffrir beaucoup de cette attente. Madame Edmonstone promit d’en parler à son mari ; cela satisfit Amable, mais elle résolut de voir Philippe ce même soir : elle comprenait seule la profondeur de son repentir, et pourrait rendre moins embarrassant pour lui le temps qu’il aurait à passer avec ses parents.

En effet, sa présence le calmait toujours, et, son père se tenant tranquille, par égard pour elle, la soirée se passa très bien. Madame Edmonstone les soignait tous deux, et, en présence d’Amy, elle pouvait mieux reprendre ses anciennes manières à l’égard de son neveu. Pour lui, il considérait sans cesse la pâle figure de la jeune veuve. Elle avait caché ses longues boucles soyeuses sous un bonnet, ce qui marquait la fin de ses jours heureux. Mais la tristesse de son expression ne diminuait en rien cette sérénité et cette candeur qui avaient toujours été son caractère dominant ; et dans le faible sourire avec lequel elle recevait les témoignages d’affection, il y avait quelque chose qui rappelait le sourire de son mari, auquel cependant elle ne ressemblait ni par les traits, ni par le coloris. Toute la journée, M. Edmonstone s’était senti impatient de quitter Recoara, et sa femme n’était guère moins désireuse de partir que lui, car il lui sem-