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pu deviner comment cela finirait ? Je pensais peu, au mois de mai… Oh ! qu’ai-je fait ? s’écria-t-il avec effroi, en voyant Philippe se détourner en sanglotant. Je ne voulais pas dire cela ! Maman ! maman !

— Non, non, dit Philippe en se remettant. Ne l’appelez pas, je vous prie. Ce n’est rien.

M. Edmonstone obéit ; mais il n’osa pas renouveler la conversation, et, après s’être un peu promené par la chambre, en faisant craquer ses bottes, il alla écrire.

Cependant Amable avait passé la matinée comme le jour précédent. Elle écrivit une partie d’une lettre à Laura, et alla faire une visite au cimetière, un peu contre l’avis de sa mère ; mais on ne pouvait lui résister. Madame Edmonstone fut bien surprise de l’entendre proposer de rejoindre son père et Philippe, à l’heure du thé.

— Cela vous ferait-il plaisir, ma chère enfant ?

— Il m’a recommandé d’avoir soin de lui, dit Amable.

— Je ne puis trouver qu’il mérite que vous vous tourmentiez ainsi pour lui. Si vous saviez tout…

— Je sais tout, maman, si vous voulez parler de Laura. Vous lui pardonnerez, j’en suis sûre : il est si repentant. Quoi ? n’avez-vous pas reçu sa lettre ? Comment donc avez-vous su ?…

— Je l’ai appris de Laura elle-même. Son agitation, quand il a été malade, l’a trahie. Mais vous dites qu’il a écrit ?

— Oui, maman ; il a tout dit à Walter, et vous a