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— Merci, dit Philippe en tendant la main.

Mais M. Edmonstone retira le papier, et il éprouva fort la patience de son neveu par une foule de phrases inachevées, dans lesquelles il parlait à la fois de regrets, d’espérance, de désappointement. Pendant tout ce temps, le cœur de Philippe battait violemment, parce qu’il croyait toujours qu’il allait être question de Laura. Enfin M. Edmonstone, pensant qu’il avait suffisamment préparé son neveu, lui dit simplement qu’Amable serait probablement mère au printemps.

Alors il s’arrêta, fort inquiet de l’effet qu’auraient produit ses paroles. Mais Philippe se leva, son regard brilla, et il s’écria, comme soulagé d’un grand poids :

— Le ciel soit loué !

— Voilà qui est bien ! répondit M. Edmonstone satisfait. Après tout, ce serait dommage que cela sortît de la branche aînée, et il est généreux à vous de parler ainsi.

— Oh non ! dit Philippe, frémissant à l’apparence d’une louange.

— Bien, bien ! dit son oncle. Vous verrez qu’il a pensé à vous, dans tous les cas. Voici ! J’espèce qu’il est en règle, quoique ce soit une drôle d’idée d’avoir donné la tutelle à cette pauvre petite Amy plutôt qu’à moi. Si j’avais été ici à temps !… Mais c’est la volonté du ciel !… — C’est égal, après tout, si ce n’est pas tout à fait régulier, nous nous comprendrons bien.

Le testament était écrit sur une feuille de papier à