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pelait avec horreur avoir convoitée ! Il ne lui manquait plus que ce dernier coup pour l’accabler, et il ne songea pas même que cet héritage pourrait faciliter son mariage. Il avait péché, et il sentait que la richesse n’effacerait pas sa faute ; aussi honorait-il sa tante pour sa froideur, et il ne pouvait supporter l’idée que son oncle viendrait peut-être au-devant de ses désirs.

Après que le premier moment d’émotion fut passé, il lui tarda de voir M. Edmonstone, pour savoir où il en était avec Laura ; et, dès qu’il fut habillé, il fit dire qu’il était prêt, puis il se coucha sur le sofa pour attendre. M. Edmonstone, de son côté, avait besoin de tout son courage. Cependant il ne voulait pas encore parler de Laura, Philippe était trop mal pour cela ; puis il craignait toujours son neveu, et il avait horreur de voir une personne agitée.

Il arriva enfin, et Philippe se leva pour aller à sa rencontre.

— Ne vous levez pas, je vous prie, dit M. Edmonstone avec toute la dignité possible ; demeurez plutôt couché. Ciel ! que vous paraissez malade ! s’écria-t-il, frappé de l’altération de ses traits. Vous avez eu une rude attaque ; mais vous êtes mieux ?

— Oui, mon oncle, merci.

— J’ai pensé qu’il valait mieux vous parler tout de suite, si vous étiez en état de m’entendre. Voici, voici… J’espère que c’est tout à fait légal ; vous en jugerez mieux que moi, et cela vous concerne : c’est le testament du pauvre Walter, que je voudrais vous voir examiner, si vous le pouvez.