pris ce ton-là un peu trop longtemps, et je le lui dirai. Croit-il que je vais lui demander son approbation, son consentement ? Je voudrais pouvoir vous marier dès demain ! Donnez cette lettre à madame Edmonstone. Voyez si ce n’est pas toujours la même malice et la même injustice !
Pauvre Laura ! Personne ne prendra-t-il donc le parti de Philippe ? Oui, et ce fut Walter. Il s’écria vivement :
— Non, non, il n’y a point mis de malice, et il a fait ce qu’il croyait juste !
— Pas un mot en sa faveur, je vous prie ! Je vous répète que c’est de l’envie et de la malignité ?
— C’est ce que j’ai toujours pensé, dit Charles.
— Quelle sottise, Charles ! répéta Walter. Il n’y a jamais pensé.
— Allons, Walter, voilà ce que je ne puis supporter, dit M. Edmonstone. Vous, le défendre ? Je n’ai jamais été aussi trompé de ma vie ; mais vous n’avez cessé d’admirer ce jeune homme, et d’écouter ses paroles comme l’Évangile, en sorte qu’il en est venu à dédaigner tous les avis, et à se croire un oracle. Heureusement ce n’est pas moi qui me laisse ainsi gouverner !
— Il est vrai, dit madame Edmonstone, qui venait de lire la lettre, que ceci va un peu trop loin.
— Maman pense comme les autres ! se dit Laura. Il faut qu’il s’obstine dans son erreur, pour ne rien dire de plus. Je n’aurais jamais cru cela de lui.
Chacun lut la lettre à son tour. Charles fit des com-