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aux étrangers, au pied des collines dont les échos avaient répondu au dernier chant de Walter. La fosse, abritée par un vieux châtaignier, était située dans un endroit qui semblait fait exprès pour lui, si elle n’avait été si loin de sa patrie.

Amy, obéissant à un signe de sa mère, s’assit sur une racine, pendant que le ministre lut le touchant service funèbre, tel qu’il est contenu dans la liturgie anglicane. Puis elle se leva, s’approcha de la fosse, les mains jointes et la tête levée, comme si son esprit eût été en haut, avec celui de son époux.

Elle s’arrêta longtemps au bord de cette fosse, et, au moment où sa mère s’efforçait de l’entraîner, une figure pâle, désespérée, dont la démarche incertaine et le vêtement en désordre dénonçaient le trouble et l’agitation, parut soudain au milieu du petit groupe. Amable se tourna, marcha à sa rencontre, et, posant la main sur son bras, dit tranquillement en le regardant :

— C’est fini, Philippe. Rentrons à la maison.

Sans essayer de lui résister, il obéit instinctivement. On eût dit qu’elle était son ange gardien ; en la voyant ainsi le conduire, madame Edmonstone ne pouvait croire que l’un fût son fier neveu et l’autre sa fille si douce et si timide. En entrant dans le corridor, Amy ouvrit la porte de Philippe et lui dit :

— Couchez-vous à présent ; reposez-vous ; vous n’auriez pas dû sortir. Maman vous fera une lecture.

Madame Edmonstone n’en avait pas envie, mais Amy la regarda et lui dit :