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Comme si ce n’était pas assez de contempler la gloire à venir ! N’est-ce pas une faveur toute paternelle ?

— Oui, mon cher Walter !

— Après cela et l’arrivée de maman, que je ne verrai peut-être pas, il ne me reste qu’une chose à souhaiter.

— La présence d’un ministre ?

— Oui ; mais si cela m’est refusé, il faudra m’y soumettre, penser au dernier dimanche à Stylehurst, à Noël, et à ce dimanche de communion à Munich.

— Ah ! je suis heureuse que cela nous ait retenus à Munich.

— Oui, j’ai eu plus de grâces que je n’en méritais, et maintenant je vais mourir comme je l’aurais demandé.

Il s’arrêta pour prendre ce qu’Amable lui présentait, et elle interrogea son pouls. Il y avait toujours de la fièvre, qui, sans doute, remplaçait les forces ; mais les pulsations étaient faibles, irrégulières, et elle frémit à l’idée que le moment approchait peut-être !… Mais il fallait le soigner et s’oublier.

Quand l’heure de descendre pour déjeuner avec Philippe fut venue, Walter dit :

— Croyez-vous que Philippe pût monter vers moi ? Je voudrais lui parler.

— Je suis sûre qu’il le pourrait.

— Demandez-lui donc si cela ne le fatigue pas trop.

Depuis deux jours, Philippe s’était levé assez tôt pour déjeuner avec Amable dans la pièce voisine de sa chambre. Il était toujours très faible, et n’était