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— Pauvre Markham ! dit Walter.

Amable comprit ce qu’il voulait dire ; mais ces paroles lui faisaient moins d’impression, Walter ayant parlé ainsi depuis le commencement de sa maladie. Occupée comme elle l’était, elle ne pensait pas à l’avenir. Après un long silence, Walter reprit :

— Je suis fâché pour lui. Je lui ai fait écrire par Arnaud.

— Par Arnaud ?

— Cela valait mieux pour vous. Arnaud a écrit de ma part toute la nuit. Vous enverrez ma lettre, n’est-ce pas, ainsi qu’une autre à mon pauvre oncle ?

— Très bien, dit-elle, comme il la regardait.

— J’ai demandé à Markham, reprit-il, de vous envoyer mon petit secrétaire. Il contient toute espèce de choses que j’y ai mises en quittant Oxford. Je ne voudrais pas qu’une autre que vous les vît, quoiqu’il n’y ait rien d’important.

Elle le regarda sans répondre, et, en voyant sa physionomie si calme, Amy n’osait désirer de le retenir. Il lui semblait que c’était un sort inévitable, et que le moment de le perdre approchait. Elle n’avait jamais pleinement espéré qu’il se rétablît ; elle le veillait, l’écoutait parler, et ne se demandait pas ce qu’elle ferait sans lui, car elle s’oubliait complétement.

— J’aurais bien voulu revoir la baie de Redclyffe, dit Walter après une pause. Mais je ne dois plus rien désirer, puisque maman vient. Je souhaitais sans doute trop vivement d’être un jour avec vous sur nos