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situde, et il avait des moments de faiblesse et d’oppression pénibles. D’abord on put les faire cesser au moyen de stimulants ; mais les remèdes semblaient perdre leur vertu, et le malade s’affaiblissait de plus en plus.

— Je crois que je supporterais plus facilement des douleurs aiguës, dit-il un jour ; et plus d’une fois il s’écria en soupirant : Oh ! si je pouvais sentir une bouffée de vent de Redclyffe. On eût dit en effet que l’air étouffé de la vallée, à la fin d’une chaude journée, devait suffire pour l’accabler, faible comme il était. Chaque matin, Amable, en laissant entrer l’air frais par la fenêtre, prédisait que la journée ne serait pas chaude ; mais, chaque après-midi, le vent tombait, le soleil brillait à travers les croisées, la chambre était suffocante, et le malaise revenait. Puis, après quelques efforts pour le soulager, Walter disait qu’il valait mieux demeurer tranquille, et Amy le quittait à onze heures, espérant qu’il aurait une bonne nuit.

Il semblait à la jeune femme que des siècles s’étaient écoulés de cette manière, lorsqu’un matin on lui remit deux lettres.

— De maman ! s’écria-t-elle, et celle-ci est pour vous. Elle a eu de la peine à nous trouver, combien d’adresses différentes !

— De Markham, dit Walter. Ce doit être la lettre que nous attendions.

La lettre qui annonçait que Redclyffe était prêt à les recevoir ! Amable la posa avec une sensation