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commencé avec fermeté, mais que les lettres étaient de plus en plus mal formées en approchant de la fin.

Voici ce billet, simple et court, bien différent des autres lettres de Philippe :

« Mon cher oncle, ma conduite ne peut se justifier, je le sens. Que Laura n’en soit pas punie ! Moi seul je mérite vos reproches. J’implore votre pardon et celui de ma faute, et je m’en remets à vous. Je vous écrirai plus longuement une autre fois. Soyez indulgent pour elle !

« Votre affectionné
« Ph. M. »

— Pauvre Philippe ! dit Charles touché.

Depuis ce moment, Laura ne se trouva plus aussi isolée. Elle veilla longtemps avec Charles, lui fit toute une histoire de son amour et de ses souffrances, et il l’écouta avec intérêt, quoiqu’il ne pût se défendre de prononcer quelques paroles de censure. Il était aussi étrange de voir Laura faire de Charles son premier confident, qu’il l’avait été de voir Philippe prendre Walter pour le sien.