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— Je n’ai pas vu sa lettre, Laura s’est sauvée avec sans en dire un mot. Je le sais par une lettre d’Amy à papa, dans laquelle elle tâche de présenter Philippe sous le plus beau jour possible, disant que son affliction est extrême et qu’il s’est presque trouvé mal après avoir écrit. Imaginez-vous cette pauvre petite avec cet immense Philippe sur les bras !

— Je le croyais beaucoup mieux.

— Il faut que cela soit pour qu’il ait écrit. Mais figurez-vous l’effort qu’il a dû faire, pour avouer tout à Walter lui-même. Naturellement celui-ci prend son parti, et il envoie un message, que, de la part d’un autre, j’aurais cru dicté par le délire. Décidément mes deux beaux-frères forment un contraste parfait.

— Croyez-vous donc que M. Edmonstone consente ?

— Il ne pourra jamais résister à Walter et à Amy ?

— Où est Laura ? demanda Mary.

— Je l’ai envoyée à la promenade avec Charlotte, et je veux vous consulter à son sujet, car maman dit que je n’entends rien aux amoureux.

— Vous croyez donc que je m’y entends beaucoup mieux ?

— Vous connaissez du moins le cœur des femmes, et je voudrais savoir que faire pour Laura. Pauvre fille ! je ne puis souffrir de la voir si malheureuse, et s’efforçant encore de m’être utile. J’ai fait ce que j’ai pu en me chargeant des leçons de Charlotte, pour l’envoyer rêver toute seule autant que cela lui plaît. Mais dites-moi donc ce que je puis faire de plus.

— Laissez-la vous être utile.