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ne serait pas fort utile, et elle n’avait jamais pensé à la possibilité de quitter Charles. Mais il fut le premier à proposer que sa mère se rendît auprès de sa sœur.

— Pourriez-vous vous passer de moi ? dit-elle comme frappée d’un trait de lumière.

— Pourquoi non ? C’est à Amy qu’il faut penser ; il ne faut pas tarder un instant.

— Le docteur Mayerne viendrait vous voir, et Laura prendrait soin de vous.

— Oh ! cela ira à merveille ! Je ne pourrais supporter l’idée de vous retenir.

— Il faut bien que quelqu’un les aille secourir, reprit madame Edmonstone ; et je ne puis envoyer Laura, à cause de la contagion et de cette malheureuse affaire avec Philippe.

— Il n’y faut pas songer, reprit Charles ; personne ne peut aller que vous.

Il fut décidé que, si la lettre suivante ne contenait pas de meilleures nouvelles, M. et madame Edmonstone partiraient pour Recoara.

Laura était consternée à la pensée de cette première entrevue de son père avec Philippe encore faible et malade, tandis que Walter ne serait pas en état d’être consulté. Qu’est-ce que Philippe penserait d’elle, d’avoir eu la faiblesse de révéler leur secret ? Elle aurait voulu se jeter aux pieds de sa mère pour implorer sa pitié. Madame Edmonstone, qui devina ses angoisses, ne lui promit pas que ce sujet ne serait pas abordé, mais seulement qu’on ne ferait rien qui pût retarder le rétablissement de Philippe ; Laura dut