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aux manières affectueuses et à la tristesse de toute la famille, qu’on savait son secret.

Le cœur lui battit quand on lui passa silencieusement la lettre dans laquelle Amy annonçait que Philippe était mieux ; mais sa joie fut bientôt troublée, à la pensée qu’on ne serait plus aussi indulgent, et qu’il faudrait que Philippe sût qu’elle l’avait trahi. Pour le moment on ne dit rien de pareil et Laura attendit en silence quelques jours encore. Mais une après-midi, comme on venait d’apporter les lettres de Broadstone, madame Edmonstone, avec une douloureuse exclamation, lut à haute voix :


« Ma chère maman, ne vous effrayez pas trop en apprenant que Walter a pris la fièvre. Il n’a pas été bien depuis dimanche, et hier il est tombé sérieusement malade ; mais nous espérons que sa maladie ne sera pas aussi grave que celle de Philippe. Il dort beaucoup, il ne souffre pas, et il a toute sa connaissance quand il s’éveille. Arnaud et Anne me sont fort utiles, et il est si tranquille la nuit, qu’il n’a besoin que d’Arnaud et ne veut pas que je veille. Philippe est mieux.

« Votre très affectionnée.
« A. M. »


Cette lecture fut suivie d’un profond silence, puis M. Edmonstone s’écria qu’il avait prévu tout cela. Et qu’est-ce qu’Amy allait faire ? On ne pouvait la laisser seule avec ces deux malades ! Madame Edmonstone ne pouvait répondre : elle savait que M. Edmonstone