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Quand il fut couché, elle eut le plaisir de le voir un peu mieux, et il lui promit de ne plus essayer de se lever. Il était assez tard, et le déjeuner était prêt dans la pièce voisine. Elle lui apporta un peu de thé ; mais il ne parut pas disposé à soulever sa tête pour le boire, et il la pria d’aller tout de suite vers Philippe, craignant qu’il ne trouvât étrange qu’on l’oubliât ainsi, et lui donnant mille directions sur la manière de lui servir son déjeuner.

Philippe fut bien surpris de la voir au lieu de son mari, et très affligé d’apprendre que Walter n’était pas bien.

— Il s’est trop fatigué, dit-il. Puis, après une pause, pendant laquelle il avait commencé à déjeuner, en lui demandant mille fois pardon de se laisser servir par elle, il reprit la parole avec effort :

— Jamais malade n’a été soigné comme il m’a soigné, Amy. Je le sens mieux que je ne puis l’exprimer. Ah ! vous n’aurez plus lieu de vous plaindre que je le juge durement !

— Ne parlez plus de cela, dit-elle, émue par la voix tremblante de Philippe, et pressée de retourner vers son mari. Il lui fallut un effort, pour ne pas montrer son impatience à son cousin ; mais Charles l’avait accoutumée à servir le déjeuner d’un malade.

Quand elle put enfin monter, Walter lui dit qu’il se sentait mieux et la pria d’aller déjeuner à son tour. Elle fit un effort sur elle-même pour obéir et revint bientôt vers lui. Il était rouge et oppressé, et, quand elle posa sa main fraîche sur son front, elle fut