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— Le sommeil veut se venger de ce que vous l’avez appelé un préjugé populaire. Ne lui résistez plus ; couchez-vous, et, plus tard, vous serez bon à quelque chose.

Il suivit ce conseil, dormit pendant une couple d’heures, et se réveilla le soir bien rafraîchi, quoiqu’il eût toujours mal à la tête, et il put soigner Philippe comme de coutume.

Le lendemain matin, il s’éveilla si tard qu’il sauta du lit tout consterné, pressé de se rendre vers son maladie. Mais, à peine avait-il commencé à s’habiller, qu’il revint précipitamment de son cabinet de toilette, et se jeta sur le lit. Amable accourut, effrayée de sa pâleur.

— Ce n’était qu’un étourdissement, dit-il ; c’est déjà passé. Et il voulut se lever ; mais il fut obligé de se recoucher.

— Vous feriez mieux de rester tranquille, lui dit-elle. Avez-vous mal à la tête ?

— Encore un peu, dit-il, comme elle lui posait la main sur le front.

— Il est brûlant. Vous aurez pris froid dans notre promenade d’hier. Non ! ne vous levez pas, cela vous ferait du mal.

— Il faut que j’aille auprès de Philippe, dit Walter, essayant encore une fois, mais vainement, de se lever et de surmonter son malaise.

— C’est inutile, dit Amable, dès qu’il fut un peu mieux. J’irai moi-même vers Philippe ; couchez-vous, et je vous apporterai une tasse de thé bien chaud.