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le trouvez-vous, Amy ? demanda-t-il avec une espèce d’orgueil presque amusant, en présence de la figure décharnée qui semblait lui causer tant de satisfaction.

— Sans doute il est beaucoup mieux qu’il n’a été, dit Amy ; mais je ne puis en juger.

— Vous ne pouvez pas encore obtenir des compliments pour moi, Walter. J’ai été fort surpris de ma propre figure, quand Arnaud m’a apporté le miroir ce matin.

— C’est dommage que vous ne vous soyez pas vu il y a une semaine, répondit Walter. Comme dit notre médecin français : « Il faut que monsieur ait une constitution robuste. »

— Charles prétend, dit Amable, qu’une constitution robuste n’est qu’une autre manière de dire : Passer par toutes les maladies possibles.

— Je crois qu’il a raison, répondit Walter ; car je me suis toujours bien trouvé d’en avoir une délicate.

— Comment savez-vous qu’elle est délicate ? dit Philippe. Aucune maladie ne l’a éprouvée.

— C’est pourtant ce que prétendait le vieux médecin de Moorworth, la dernière fois que j’ai eu affaire avec lui, dans mon enfance. Il parlait avec Markham de je ne sais quelle petite maladie que je venais d’avoir, et dit : il paraît rempli de santé à présent, mais sa constitution est délicate, disposée à la fièvre, et il aurait de la peine à se tirer d’une maladie grave. J’ai très bien compris ces paroles, quoiqu’elles ne fussent pas destinées à mon oreille.