Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 2, 1855.djvu/118

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 112 —

vous vous fussiez déjà de retour pour la consoler.

— Nous comptons partir dès que vous serez en état de voyager. Si vous voulez revenir à Hollywell avec nous, vous trouverez M. Edmonstone tout prêt à pardonner. Personne n’est aussi content d’oublier son déplaisir.

— Oui ; mais en attendant c’est elle qui aura souffert. C’est égal, plus nous garderons le secret, plus notre faute sera grande. Ah ! vous ne pouvez pas imaginer nos difficultés, soupira Philippe ; les difficultés que présente la pauvreté.

— Vous vous fatiguez en parlant si longtemps, dit Walter. Tâchez seulement de vous remettre pour partir avec nous. Les choses iront mieux que vous ne pensez. D’abord, nous avons la dot d’Amy, pour aplanir les difficultés… Non ! ne me répondez rien ; vous avez déjà parlé trop longtemps.

Philippe était trop faible pour être capable de longues réflexions, et l’idée que les choses étaient mieux qu’il ne pensait suffisait à le calmer. La franche confession de sa faute l’avait aussi soulagé, et il n’avait trouvé dans Walter ni un accusateur, ni un juge, pas même cette magnanimité écrasante qui rend le bien pour le mal, mais un ami honnête et simple, faisant pour lui tout ce qui était en son pouvoir, et craignant par-dessus tout de le blesser. Ce n’est pas ainsi que Philippe aurait reçu une semblable confidence ! Dès que Walter put le quitter, il se rendit auprès de sa femme.