Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 2, 1855.djvu/117

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 111 —

apprise ; la lettre était de madame Edmonstone pour Amy ; elle ne parlait pas de Laura.

— Elle a beaucoup d’énergie, et souffrirait tout plutôt que de faiblir. Mais comment aura-t-elle pu garder le silence avec une pareille anxiété ? Vous êtes sûr qu’il n’est pas question d’elle dans la lettre de ma tante ?

— Je la demanderai à Amy, si vous voulez ?

— Non, non, laissez-moi finir, puisque j’ai commencé. Nous ne nous sommes fait aucune promesse ; ce n’était guère qu’un aveu de préférence ; je ne crois pas qu’elle en comprît l’importance, et je la priai de n’en pas parler. Je me suis trompé moi-même en me figurant qu’elle était libre, parce que je ne lui avais demandé aucune promesse ; mais les choses paraissent sous une autre face quand on est en présence de la mort, et il faut persister, quoi qu’il en coûte, dans les résolutions qu’on a formées en de semblables moments.

— Vous avez raison.

— Elle sera contente, car elle désirait le dire à sa mère ; mais je croyais qu’il valait mieux attendre que j’eusse de l’avancement, ce qui était notre seule chance de pouvoir jamais nous marier. Dès que je pourrai tenir la plume j’écrirai tout à son père. Je crains seulement pour elle les premiers mouvements de sa colère.

— Il est trop indulgent pour être longtemps fâché.

— S’il pouvait seulement tourner son indignation contre celui qui la mérite ! Je voudrais qu’Amy et