Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 2, 1855.djvu/116

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 110 —

ne fusse pas sûr de l’avoir exprimée. Qu’il en arrive que qu’il pourra ; ce que je crains le plus, c’est que Laura ne soit jugée très sévèrement. Sa confiance illimitée a été sa seule erreur.

La voix du malade était très basse, et si douloureuse, que Walter doutait s’il devait le laisser continuer ; mais, se rappelant le bien que fait parfois une libre confession, il ne l’arrêta pas, et lui montra seulement sa sympathie par quelques mots et quelques gestes.

— Il faut que je m’explique, dit Philippe, afin que vous voyiez combien peu elle mérite d’être blâmée. C’était pendant l’été, il y a trois ans de cela, c’était l’année qui suivit votre arrivée. Je crus avoir des raisons de la mettre sur ses gardes. Le résultat a montré que mes craintes étaient chimériques ; mais n’importe. Dans le cours de notre conversation, je me laissai aller à montrer mes sentiments plus que je ne comptais ; elle était très jeune, et, avant de savoir ce que nous disions… nous nous sommes déclarés… Je ne parle pas ainsi pour excuser notre silence, mais seulement pour l’expliquer. Si nous avions parlé, cela aurait causé un grand trouble à Hollywell ; j’aurais été exilé, et, quoique le temps eût pu arranger les choses, nous aurions eu tous deux beaucoup à souffrir. Dieu sait maintenant ce qu’il en sera ! Mais, Walter, demanda-t-il en tremblant, quand avez-vous eu des nouvelles de Hollywell ? Savez-vous comment elle a supporté celle de ma maladie ?

— Nous n’avons eu qu’une lettre depuis qu’elle l’a