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Il y avait une semaine qu’il était malade ; son état s’était aggravé, d’abord parce qu’il avait trop lutté contre le mal, puis par le défaut de soins. C’était une chose effrayante de voir à quel état ce jeune homme si robuste était réduit, ne donnant signe de vie que par sa respiration pénible et entrecoupée. Walter demeura auprès de lui, laissant l’air pur entrer librement par les fenêtres, humectant sa figure de vinaigre, et soupirant après l’arrivée du médecin, qui ne pouvait être là de longtemps. Ignorant le traitement qu’il fallait suivre, il craignait de faire du mal à son cousin.

Le malade parut un peu ranimé par l’air frais ; il respira plus librement, et murmura, comme s’il essayait péniblement de parler.

Da bere, dit-il enfin ; et, si Walter n’avait pas compris le sens de ces mots, il l’aurait deviné par la manière expressive dont ils furent prononcés.

— Un peu d’eau, dit Walter, en présentant un verre devant ses lèvres.

Philippe ouvrit les yeux en reconnaissant la langue de son pays, et, tout en buvant, il regarda Walter avec un air de surprise, mais sans intelligence.

— Est-ce assez ? En voulez-vous un peu sur votre front ?

— Merci.

— Êtes-vous mieux ? Nous avons appris seulement aujourd’hui votre maladie.

Philippe se tourna avec inquiétude, comme s’il n’avait pas été content de voir Walter, ou comme s’il