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Pendant longtemps il se sentit comme écrasé, et la voix de Celui qui assure au pécheur son pardon, et lui promet la force de lutter dans la tentation, fut longtemps à se faire entendre clairement dans son cœur. Il était à peine remis de ce choc, quand son grand-père mourut dans la foi en son Sauveur. Walter sentit vivement, comme nous l’avons vu, la perte de cet unique parent. Le souvenir de ce triste événement, la crainte vague de ne pouvoir surmonter les tentations auxquelles tous ses ancêtres avaient succombé, enfin le sentiment de sa vivacité passionnée, étaient un frein qui l’arrêtait sans cesse, au moment de se livrer aux jouissances qui semblaient les plus innocentes. Mais aussi ces pensées l’auraient facilement porté au découragement, en lui montrant la lutte comme au-dessus de ses forces.

Madame Edmonstone fut la première à découvrir ces combats intérieurs. Elle lui fit comprendre que les tentations n’étaient pour lui que ce qu’elles sont pour tous les hommes, et que la grâce de Dieu était toujours à sa portée. Ainsi tiré de son découragement, il comprit que c’était à lui de se maintenir dans la bonne voie. Telle était la vie intérieure de Walter ; au dehors il était franc et joyeux, et, si un nuage vient de temps en temps l’assombrir, nous en savons maintenant la cause.