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peu de ma mère ? Je pensais rarement à elle autrefois ; mais, depuis que je vous connais, j’ai désiré souvent de l’avoir conservée.

Madame Edmonstone montrait rarement tout ce qu’elle sentait ; aussi répondit-elle simplement :

— Pauvre jeune femme ! Elle n’avait que dix-sept ans quand elle mourut. Mais voici un paquet de lettres où je trouverai quelque chose sur elle.

Elle le défit et en tira une lettre écrite par sa belle-sœur, vers l’époque où les parents de Walter avaient fait un séjour à Stylehurst.

Puis elle lut : « Nos hôtes viennent de nous quitter, et ils m’ont laissé une impression bien plus agréable que je ne m’y attendais. La jeune madame Morville est une charmante personne, blonde et rose, aux manières enfantines ; une fois accoutumée à nous, et affranchie de son premier embarras, elle nous a tous prévenus en sa faveur par son doux sourire et sa jolie voix. On l’entend gazouiller comme un oiseau du matin au soir. Fanny et mon petit Philippe l’aiment tendrement, car qui pourrait résister à ses manières affectueuses ? Son mari l’adore, et elle est fière de lui. Pauvre enfant ! elle ne se doute pas de la faute qu’elle a commise en se laissant enlever ; c’est son frère qui a poussé M. Morville à cette folie. Je voudrais que son beau-père consentît à la voir ! » Elle n’en lut pas davantage, mais elle ajouta : M. Dixon, le frère de votre mère, a eu malheureusement une trop grande influence sur ces jeunes gens, et c’est ce qui empêcha votre grand-père de se réconcilier