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Walter pour s’être ainsi fâché, il s’en retourna sans rendre justice à son jeune cousin, et sans croire qu’il voulût seulement s’imposer une privation utile. M. Edmonstone ne fut pas moins surpris que Philippe de cette brusque décision, dont il ne put comprendre la raison, et dans laquelle il ne vit lui non plus qu’une boutade de mauvaise humeur. Quelques heures plus tard, comme madame Edmonstone était dans son cabinet de toilette, Walter lui demanda la permission d’entrer.

— Volontiers, lui dit-elle, me voilà en mesure d’avoir une petite conversation avec vous.

— J’ai peur d’avoir offensé M. Edmonstone, dit Walter, et j’en suis bien fâché.

— Il croit seulement que quelque chose vous a contrarié.

— Moi ? non, madame ; mais je vois que, si je me laisse distraire, mes études en souffrent. M. Lascelles n’a pas été très content de mes exercices aujourd’hui. C’est que j’avais passé trop de temps à cheval la semaine dernière.

M. Edmonstone est un tuteur trop-raisonnable pour n’être pas content de vous voir prendre ce sage parti ; mais je vous assure que je n’oserais traiter personne avec la sévérité dont vous usez envers vous-même.

Madame Edmonstone accompagna ces mots d’un regard si affectueux, qu’il fit changer le cours des pensées de Walter. Il s’écria :

— Pourriez-vous, chère madame, me parler un